DPE et confort thermique : Pourquoi une bonne note énergétique ne garantit pas un logement confortable ?

 

DPE vs confort thermique en Eure : une image illustrant le contraste entre la note énergétique et le ressenti réel dans un logement

1. Comprendre ce que mesure réellement le DPE (et ce qu’il ne mesure pas)

 

Lorsque vous achetez un logement, l’un des premiers documents qui vous est présenté est le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Ce document officiel, obligatoire lors d’une vente ou d’une location, classe le logement de A à G selon sa consommation d’énergie et ses émissions de CO₂.

 

Mais cette note, aussi importante soit-elle, ne vous dit pas tout sur le confort réel de votre futur logement. Pourquoi ? Parce que le DPE se base sur des calculs théoriques, sans prendre en compte plusieurs facteurs essentiels qui influencent la sensation de bien-être thermique.

 

Le DPE : un indicateur énergétique, pas un indicateur de confort

 

Le DPE est un excellent outil pour estimer la performance énergétique d’un bien, mais il ne prend pas en compte certains éléments clés :

1. L’humidité et l’hygrométrie

• Un logement classé A peut être inconfortable si l’air intérieur est trop humide ou trop sec.

• Un taux d’humidité mal maîtrisé entraîne des problèmes de condensation, moisissures et parois froides.

2. Les températures de surface des parois

• Même avec un bon DPE, des murs mal isolés peuvent donner une sensation de froid en hiver.

• À l’inverse, un logement moins bien noté peut être confortable grâce à des matériaux à forte inertie thermique qui stockent la chaleur et la diffusent lentement.

3. L’inertie thermique

• Le DPE mesure la consommation énergétique, mais pas la capacité d’un bâtiment à garder une température stable.

• Un logement en pierre ou en béton bien conçu offrira souvent un confort supérieur à une maison légère mal orientée, même si leur DPE est équivalent.

4. Les apports solaires et la ventilation

• Un logement bien noté peut être une fournaise en été si son exposition et ses ouvertures ne sont pas bien pensées.

• Un logement bien ventilé et bien orienté peut, en revanche, être agréable toute l’année sans surconsommation d’énergie.

 

Pourquoi certains logements bien notés sont inconfortables ?

 

Un appartement classé B au DPE mais avec de grandes surfaces vitrées mal protégées peut surchauffer en été, rendant le logement invivable sans climatisation.

 

À l’inverse, une maison ancienne en D mais avec des murs en pierre de 60 cm et une bonne régulation de l’humidité peut offrir un confort thermique stable tout au long de l’année.

 

Le problème ? Le DPE ne prend pas en compte ces réalités physiques et thermiques.

 

C’est pourquoi de nombreux acheteurs sont déçus après leur acquisition : ils s’attendaient à un logement confortable grâce à une bonne note DPE, mais découvrent des parois froides en hiver et une humidité difficile à réguler.

 

Ce que vous devez retenir avant d’acheter un bien immobilier

 

Le DPE est un bon indicateur énergétique, mais il ne suffit pas pour juger du confort thermique réel. Avant d’acheter un bien, il est indispensable de regarder au-delà de la simple étiquette et d’analyser des critères comme :

• L’isolation des murs et des sols.

• La température des parois en hiver et en été.

• La capacité du bâtiment à réguler l’humidité.

• L’exposition et la ventilation naturelle.


On va rentrer dans la science du confort, pour aller plus loin que ce que disent les diagnostics classiques.


2. La thermodynamique du confort : pourquoi ressentons-nous la chaleur ou le froid différemment ?

 

Quand on parle de confort thermique, on pense souvent uniquement à la température de l’air. Pourtant, le ressenti thermique dépend de plusieurs paramètres bien plus complexes, qui relèvent de la thermodynamique et des échanges thermiques entre notre corps et son environnement.

 

Les trois modes de transfert thermique : conduction, convection, rayonnement

 

Le confort ressenti dépend de trois mécanismes physiques qui influencent la manière dont la chaleur se déplace dans un logement :

1. La conduction

• C’est le transfert direct de chaleur entre deux surfaces en contact.

• Exemple : Si vous posez votre main sur un mur froid, la chaleur de votre peau est absorbée par le mur, donnant une sensation de froid, même si l’air ambiant est à 20°C.

• Impact sur le logement : Si les murs, les sols ou les fenêtres sont mal isolés, ils absorbent la chaleur du corps, ce qui crée une sensation d’inconfort.

2. La convection

• C’est le transfert de chaleur par le mouvement de l’air.

• Exemple : En hiver, si de l’air froid descend d’une fenêtre mal isolée, il va créer un courant d’air désagréable, même si le chauffage est allumé.

• Impact sur le logement : Un mauvais équilibre entre chauffage et ventilation peut créer des zones froides et chaudes dans une pièce, nuisant au confort.

3. Le rayonnement

• C’est l’émission de chaleur sous forme d’ondes infrarouges, indépendamment de l’air ambiant.

• Exemple : En plein hiver, vous pouvez ressentir la chaleur du soleil à travers une fenêtre, même si l’air est froid.

• Impact sur le logement : Une paroi froide (mur, vitrage) absorbe le rayonnement thermique du corps humain, ce qui donne une sensation de froid, même si l’air est chaud. C’est ce phénomène qui explique pourquoi un radiateur ne suffit pas toujours à garantir le confort.

 

Pourquoi une température de 19°C peut sembler trop froide… ou trop chaude ?

 

La réglementation préconise une température de 19°C en hiver pour un confort optimal. Mais en réalité, deux logements à 19°C peuvent procurer des sensations totalement différentes :

• Un appartement avec des murs à 18°C sera ressenti comme froid, car les parois vont absorber le rayonnement thermique du corps.

• Un autre logement avec des murs à 22°C paraîtra plus chaud, même si la température de l’air est identique.

 

C’est ici que le DPE ne dit pas tout : il mesure la consommation d’énergie nécessaire pour chauffer un logement, mais pas le ressenti thermique réel des occupants.

 

Pourquoi un logement bien isolé peut être inconfortable ?

 

On pourrait penser qu’un logement très bien isolé (DPE A ou B) garantit un confort thermique parfait. Mais ce n’est pas toujours le cas :

• Si l’inertie thermique est faible, la température de l’air va fluctuer rapidement, créant une sensation d’inconfort.

• Un excès d’isolation sans ventilation adaptée peut piéger l’humidité et créer une atmosphère oppressante.

• Un sol mal isolé peut donner une sensation de froid aux pieds, même si l’air ambiant est chaud.

 

Le confort thermique ne se résume pas à la température de l’air. Il dépend d’un équilibre entre l’humidité, la température des parois et les échanges thermiques.

Maintenant que nous avons compris les bases des échanges thermiques, nous allons explorer l’outil scientifique qui permet de mieux comprendre la relation entre température, humidité et ressenti thermique : la courbe de Mollier-Carrier.


3. La courbe de Mollier-Carrier : la clé pour comprendre le confort et l'humidité


Jusqu’ici, nous avons vu que la température de l’air seule ne suffit pas à garantir le confort thermique. Un facteur majeur entre en jeu : l’humidité relative. Pour bien comprendre son impact, il faut introduire un outil fondamental en thermodynamique du bâtiment : le diagramme psychrométrique de Mollier-Carrier.

 

Qu’est-ce que la courbe de Mollier-Carrier ?

 

Le diagramme psychrométrique (ou courbe de Mollier-Carrier) est un graphique qui permet de visualiser la relation entre :

• La température de l’air (axe horizontal).

• L’humidité absolue (quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air).

• L’humidité relative (%) (proportion de vapeur d’eau par rapport à la capacité maximale de l’air à contenir de l’humidité).

• Le point de rosée (température à laquelle l’humidité commence à condenser).

 

Dans le cadre du DPE et du confort thermique, cette courbe est cruciale, car elle permet de comprendre pourquoi un air à 20°C peut être perçu comme étouffant ou glacial selon son humidité relative.

 

Pourquoi l’humidité change tout dans la perception du confort ?

 

L’air peut contenir plus ou moins d’humidité en fonction de la température :

• Plus l’air est chaud, plus il peut contenir de vapeur d’eau.

• Plus il est froid, moins il peut en contenir, ce qui peut entraîner une condensation sur les parois froides.

 

Cas pratiques :

• Un air à 22°C avec 80 % d’humidité sera perçu comme lourd et inconfortable, car la transpiration ne s’évapore plus efficacement.

• Un air à 22°C avec 30 % d’humidité semblera sec et irritant pour la gorge et les muqueuses.

 

La zone de confort thermique optimale se situe généralement entre 40 % et 60 % d’humidité relative.

 

Le point de rosée : le déclencheur de la condensation

 

Le point de rosée est la température à laquelle l’air devient saturé en humidité et commence à condenser sous forme d’eau liquide.

 

Pourquoi c’est crucial ?

• Si les murs ou les fenêtres sont plus froids que le point de rosée, de la condensation apparaît, provoquant une sensation de froid et des risques de moisissures.

• Ce phénomène est particulièrement présent dans les logements mal ventilés ou avec des ponts thermiques (zones où la chaleur s’échappe plus vite).

 

Exemple concret :

• Si l’air intérieur est à 20°C avec 60 % d’humidité relative, le point de rosée est autour de 12°C.

• Si un mur extérieur descend sous cette température (exemple : un mur mal isolé à 10°C en hiver), l’humidité va condenser sur la surface.

 

Pourquoi le DPE ne prend pas en compte cette réalité ?

 

Le DPE ne considère pas la manière dont l’humidité influence le confort. Il se base uniquement sur la consommation d’énergie théorique pour chauffer ou refroidir un bâtiment, sans intégrer la qualité de l’air intérieur et ses effets sur la sensation thermique.

 

Résultat :

• Un logement classé A ou B peut piéger l’humidité s’il est trop hermétique, rendant l’air lourd et inconfortable.

• Un logement classé D ou E mais bien ventilé et avec des matériaux qui régulent l’humidité peut être bien plus agréable à vivre.

On entre dans le cœur des problèmes de confort thermique que rencontrent les propriétaires et locataires.


4. Le point de rosée et la condensation : comprendre pourquoi certaines parois sont froides

 

Nous avons vu que l’humidité relative et la température de l’air ne suffisent pas à expliquer le confort thermique d’un logement. Un autre facteur essentiel mais souvent négligé est la température des parois (murs, fenêtres, sols, plafonds). C’est ici que le point de rosée et le phénomène de condensation entrent en jeu.

 

Pourquoi ressentons-nous des parois froides, même dans une pièce bien chauffée ?

 

Une pièce peut être chauffée à 20°C, mais si les murs sont à 14°C, le ressenti thermique sera bien inférieur à ces 20°C. Pourquoi ?

1. Perte de chaleur par rayonnement

• Le corps humain émet naturellement de la chaleur sous forme d’infrarouges.

• Si une paroi est froide, elle absorbe cette chaleur, ce qui donne une sensation de froid, même si l’air est chaud.

• C’est pour cela qu’on se sent souvent mieux dans une pièce avec des murs à 18°C et de l’air à 19°C, que dans une pièce avec des murs à 14°C et de l’air à 22°C.

2. Effet de paroi froide et convection d’air

• L’air chaud entre en contact avec une surface froide il se refroidit il descend vers le sol.

• Ce phénomène crée une sensation de courant d’air froid, particulièrement désagréable.

• C’est un problème courant dans les logements mal isolés ou avec des vitrages de mauvaise qualité.

 

Exemple concret :

Un mur extérieur mal isolé en hiver peut avoir une température de surface de 12°C alors que la pièce est chauffée à 20°C. Résultat :

• Sensation de froid persistante.

• Perte de chaleur importante.

• Possibilité de formation de condensation, car la température de surface est proche du point de rosée.

 

Le point de rosée : pourquoi la condensation apparaît-elle sur certaines surfaces ?

 

Le point de rosée est la température à laquelle l’air ne peut plus contenir toute son humidité et commence à condenser.

 

 Si une surface est plus froide que cette température, l’humidité de l’air va se transformer en eau liquide sur cette surface.

 

Exemples de condensation courante :

• Fenêtres en simple vitrage en hiver : la vitre est trop froide et l’humidité condense dessus.

• Murs mal isolés derrière un meuble : l’air ne circule pas bien, le mur reste froid et l’humidité condense, favorisant les moisissures.

• Ponts thermiques (zones où l’isolation est interrompue) : murs d’angles, planchers bas, etc.

 

Pourquoi la condensation est un problème majeur pour le confort thermique ?

 

1. Sensation de froid accrue

• Un mur humide évacue plus vite la chaleur, ce qui accentue la sensation de froid dans la pièce.

• Un mur sec à 18°C procure plus de confort qu’un mur humide à 18°C, car l’humidité amplifie les pertes thermiques.

 

2. Développement de moisissures

• Une humidité excessive et une condensation fréquente créent un environnement idéal pour le développement de moisissures.

• Cela détériore la qualité de l’air intérieur et peut provoquer des problèmes respiratoires.

 

3. Dégradation des matériaux

• L’eau qui condense peut s’infiltrer dans les parois, fragilisant les enduits, les peintures et même la structure du bâtiment sur le long terme.

 

Pourquoi le DPE ne tient pas compte de la température des parois et de la condensation ?

 

Le DPE évalue uniquement la consommation énergétique, mais il ne prend pas en compte la température des surfaces intérieures ni le risque de condensation.

 

Conséquence :

• Un logement bien noté sur le papier (DPE B ou C) peut souffrir de murs froids et de condensation, générant un inconfort thermique.

• Un logement moins bien classé (D ou E), mais avec des murs épais en pierre et une bonne inertie thermique, peut offrir un meilleur confort thermique, même s’il consomme un peu plus d’énergie.

 

Le DPE ne prend pas en compte la qualité de l’isolation des parois en tant que surfaces rayonnantes, ce qui fausse parfois la perception du vrai confort thermique.

 

Comment éviter la condensation et améliorer le confort thermique ?

1. Augmenter la température des parois

• Isolation intérieure ou extérieure pour éviter que les murs deviennent trop froids.

• Doubler les vitrages pour éviter que les fenêtres atteignent des températures trop basses.

2. Gérer l’humidité intérieure

• Maintenir une humidité relative entre 40 % et 60 %.

• Installer une VMC efficace pour éviter l’accumulation d’humidité.

• Chauffer régulièrement pour empêcher que les surfaces restent trop froides.

3. Éviter les ponts thermiques

• Vérifier l’isolation aux jonctions murs/plafonds/sols.

• Traiter les angles froids, notamment derrière les meubles.

 

Ce que nous allons voir dans la prochaine partie

 

Nous avons vu pourquoi les parois froides et la condensation influencent fortement le confort thermique, indépendamment du DPE.


5. Comment améliorer son confort thermique indépendamment du DPE ?

 

Jusqu’ici, nous avons vu que le confort thermique ne dépend pas uniquement de la température de l’air, mais aussi de l’humidité, de la température des parois et de la gestion des échanges thermiques. Un bon DPE ne garantit pas un logement agréable à vivre, et inversement, un logement moins bien classé peut être confortable avec quelques ajustements.

 

Nous allons maintenant voir comment optimiser son confort thermique, même si son logement ne bénéficie pas d’une isolation parfaite ou d’une note élevée au DPE.

 

1. Travailler sur l’inertie thermique pour stabiliser la température intérieure

 

L’inertie thermique est la capacité d’un matériau à emmagasiner la chaleur et à la restituer lentement. Un logement avec une bonne inertie thermique évite les variations brutales de température, ce qui améliore la sensation de confort.

 

 Les solutions pour renforcer l’inertie thermique :

• Favoriser des matériaux massifs : béton, pierre, briques pleines.

• Ajouter un enduit épais sur les murs intérieurs pour augmenter la capacité d’absorption et de restitution de la chaleur.

• Intégrer un mur de masse (mur en béton ou en terre crue) pour stabiliser la température.

 

Exemple :

• Un mur en parpaing léger ou en placo isolé chauffe vite mais refroidit vite.

• Un mur en brique pleine ou en béton de 30 cm met plus de temps à chauffer, mais reste chaud plus longtemps, ce qui évite les sensations de froid lorsque le chauffage est éteint.

 

2. Optimiser l’humidité intérieure pour un confort stable

 

Nous avons vu dans la partie sur la courbe de Mollier-Carrier que l’humidité relative joue un rôle clé dans le confort ressenti. Un air trop sec ou trop humide peut rendre un logement désagréable, quelle que soit sa température.

 

 Les solutions pour maîtriser l’humidité :

• Installer une VMC hygroréglable pour adapter l’extraction d’air en fonction de l’humidité intérieure.

• Utiliser des matériaux capables de réguler l’hygrométrie (peintures perspirantes, enduits à la chaux, panneaux en fibre de bois).

• Éviter de bloquer les flux d’air avec des meubles collés aux murs froids.

• En hiver, utiliser un humidificateur si l’air devient trop sec (moins de 40 % d’humidité).

 

3. Éviter les sensations de froid en améliorant la température des parois

 

Le DPE ne prend pas en compte la température des surfaces (murs, sols, vitrages), mais nous avons vu qu’un mur froid absorbe la chaleur du corps, ce qui donne une sensation d’inconfort.

 

 Les solutions pour réchauffer les surfaces :

• Isoler les murs froids, soit par l’intérieur (doublage isolant) soit par l’extérieur (ITE, qui est plus efficace).

• Remplacer les vitrages simples ou doubles peu performants par du triple vitrage ou du double vitrage avec gaz argon et faible émissivité.

• Installer des rideaux thermiques pour limiter les déperditions aux fenêtres en hiver.

• Si un mur est difficilement isolable, ajouter un revêtement réfléchissant pour limiter l’effet de paroi froide.

 

4. Mieux utiliser le chauffage pour limiter les pertes et améliorer le confort

 

Un chauffage mal positionné ou mal régulé peut accentuer les sensations d’inconfort, même si la température de l’air semble correcte.

 

 Les bonnes pratiques pour optimiser son chauffage :

• Placer les radiateurs sous les fenêtres pour réchauffer l’air froid avant qu’il ne circule dans la pièce.

• Utiliser des thermostats programmables pour maintenir une température stable sans surchauffer.

• Privilégier le chauffage par rayonnement (radiateurs à inertie, planchers chauffants) qui chauffe les surfaces et non l’air, réduisant ainsi l’effet de paroi froide.

• Ne pas couper complètement le chauffage la nuit, surtout en hiver, pour éviter les chutes de température qui rendent le réveil difficile.

 

5. Gérer les apports solaires pour un confort naturel et gratuit

 

Le soleil est une source de chaleur gratuite, mais mal géré, il peut rendre un logement inconfortable (surchauffe en été, déperdition en hiver).

 

 Les solutions pour maximiser les apports solaires en hiver et les limiter en été :

• En hiver : laisser entrer un maximum de lumière en ouvrant les rideaux et stores.

• En été : installer des protections solaires (volets, brise-soleil, films anti-chaleur).

• Planter des arbres à feuilles caduques devant les fenêtres exposées sud : ils laisseront passer le soleil en hiver et feront de l’ombre en été.

 

6. Améliorer la ventilation sans créer d’inconfort

 

Une bonne ventilation est indispensable pour éviter l’accumulation d’humidité et les sensations de paroi froide.

 

 Les bonnes pratiques :

• Installer une VMC double flux, qui récupère la chaleur de l’air extrait pour préchauffer l’air entrant.

• Si la VMC est simple flux, ne pas la couper en hiver, même si l’air extérieur est froid, car cela pourrait créer de l’humidité et des condensations.

• Aérer chaque jour 10 à 15 minutes, même en hiver, pour renouveler l’air et évacuer l’humidité.

 

Conclusion intermédiaire : améliorer le confort sans exploser sa facture d’énergie

 

Nous avons vu que l’isolation et le chauffage seuls ne suffisent pas à garantir un confort optimal. Le ressenti thermique dépend aussi de l’humidité, de la température des parois et de l’inertie thermique.

 

Synthèse des actions prioritaires pour un meilleur confort thermique :

 

 Optimiser l’inertie thermique pour éviter les variations brutales de température.

 Gérer l’humidité intérieure entre 40 % et 60 % pour un meilleur ressenti.

 Traiter les murs froids et éviter la condensation pour ne pas perdre de chaleur.

 Adopter un chauffage bien positionné et bien réglé pour limiter les pertes.

 Utiliser intelligemment le soleil et la ventilation pour maintenir un confort naturel.

 

Ce que nous allons voir dans la dernière partie

 

Nous avons maintenant toutes les clés pour comprendre comment un logement peut être inconfortable malgré une bonne note au DPE.

 

6. Conclusion : ne plus se fier uniquement à la note du DPE pour juger le confort thermique d’un logement

 

Nous avons désormais une vision complète et détaillée de ce qui influence réellement le confort thermique d’un logement. Nous avons démontré que le DPE, bien que nécessaire, est loin d’être un indicateur suffisant pour évaluer la qualité de vie dans un habitat.

 

Dans cette dernière partie, nous allons synthétiser les raisons pour lesquelles il ne faut pas se fier uniquement à la note DPE, et surtout, quels critères analyser avant d’acheter un logement.

 

Pourquoi un bon DPE peut être trompeur ?

 

Le DPE est un outil de mesure énergétique, mais il ne prend pas en compte certains éléments cruciaux du confort thermique :

1. L’inertie thermique du bâtiment

• Un logement classé B mais avec des murs en placo sur ossature métallique peut être très inconfortable, car il subira des variations de température brutales.

• Un logement classé D, mais avec des murs en pierre de 50 cm, offrira une température plus stable, avec une chaleur douce en hiver et de la fraîcheur en été.

2. L’humidité relative et la qualité de l’air intérieur

• Un DPE A ou B dans un logement hyper-isolé sans ventilation efficace peut créer un air lourd et moite.

• Un DPE D ou E bien ventilé et hygrométriquement stable peut être bien plus confortable à vivre.

3. Les températures des parois et le risque de condensation

• Un appartement classé B avec de grandes surfaces vitrées mal protégées peut être glacial en hiver et étouffant en été.

• Un logement moins bien classé, mais avec des murs bien isolés et des vitrages performants, offrira un confort bien supérieur.

4. Les flux d’air et les ponts thermiques

• Un logement bien noté peut avoir des courants d’air désagréables en raison d’une isolation mal conçue.

• Un logement avec une isolation homogène et bien pensée peut offrir un ressenti bien plus agréable, même s’il consomme un peu plus d’énergie.

 

Comment bien analyser un logement avant de l’acheter ?

 

Si vous cherchez un logement, ne vous arrêtez pas à la lettre du DPE. Voici les points essentiels à vérifier avant de prendre une décision :

 

 Observer les matériaux de construction :

• Présence de matériaux lourds (béton, brique, pierre) ? Bonne inertie thermique.

• Beaucoup de cloisons en placo et d’ossatures métalliques ? Risque de variations thermiques rapides.

 

 Regarder l’exposition et les apports solaires :

• Fenêtres bien orientées au sud avec protections ? Chauffage gratuit en hiver, confort en été.

• Grandes baies vitrées mal protégées ? Surchauffe en été, perte de chaleur en hiver.

 

 Tester la ventilation et l’humidité :

• Présence d’une VMC efficace (double flux ou hygroréglable) ? Bon signe.

• Traces de condensation, murs humides, air trop sec ? Attention aux problèmes de confort.

 

 Évaluer la température des parois :

• Un mur extérieur froid au toucher en hiver ? Mauvaise isolation.

• Une sensation de paroi chaude en été ? Mauvais confort d’été.

 

 Écouter l’environnement sonore et thermique :

• Des courants d’air sensibles ? Mauvaise étanchéité.

• Une sensation de lourdeur de l’air ? Mauvaise régulation hygrométrique.

 

Conclusion : choisir un logement confortable, pas juste un logement bien noté

 

Un bon DPE est un atout, mais il ne garantit pas un bon confort thermique. Un logement peut être bien classé énergétiquement et pourtant désagréable à vivre, tandis qu’un logement moins performant sur le papier peut offrir une sensation thermique bien plus agréable.

 

Ce que vous devez retenir :

• Ne jugez pas un logement uniquement sur sa lettre DPE.

• Analysez la température des parois, l’humidité, la ventilation et l’inertie thermique.

• Observez le comportement du bâtiment en hiver et en été avant de prendre une décision d’achat.

 

Un bon logement est un logement où l’on se sent bien, pas seulement un logement qui consomme peu d’énergie.

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