Votre DPE est-il faux ou mal réalisé ? Les erreurs à vérifier avant d’acheter un bien

 

Page d’un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) avec un panneau rouge marqué “FAUX”, illustrant un DPE erroné ou mal réalisé en France.

Le Diagnostic de Performance Énergétique est un document essentiel pour évaluer la consommation énergétique d’un logement et son impact environnemental. Pourtant, il arrive que certains diagnostics soient erronés, volontairement ou par négligence, et faussent ainsi la perception des performances réelles d’un bien. Avant d’acheter ou de vendre une maison, quelques vérifications permettent de s’assurer que le DPE reflète fidèlement la réalité et ne repose pas sur des approximations ou des omissions qui pourraient induire en erreur.

 

Une maison individuelle sans mur mitoyen doit comporter au moins quatre murs extérieurs. Si le diagnostic énergétique en mentionne moins, il s’agit d’un premier indice d’erreur. Chaque mur intérieur en contact avec un mur extérieur génère un pont thermique. Une maison avec quatre murs extérieurs possède forcément douze ponts thermiques intérieurs au minimum. L’absence de ponts thermiques dans le rapport indique souvent que le diagnostiqueur a renseigné des valeurs inconnues. Un mur dont la nature est inconnue empêche le logiciel de générer un pont thermique. Plus le DPE contient de valeurs inconnues, moins les ponts thermiques peuvent être intégrés, ce qui réduit la précision du diagnostic.

 

Le nombre de fenêtres constitue un autre élément clé à vérifier. Un diagnostiqueur peut regrouper plusieurs ouvertures sur un même mur et ne mentionner qu’une seule surface totale, ce qui rend la vérification difficile. Une comparaison entre le relevé du DPE et les ouvertures réelles permet de détecter une éventuelle sous-estimation des surfaces vitrées, un facteur pouvant fausser la classe énergétique du bien.

 

L’orientation des façades influence directement les apports solaires et donc la consommation énergétique estimée. Une maison mal orientée dans le DPE peut fausser considérablement les résultats. Un simple coup d’œil sur un plan ou une boussole permet de s’assurer que les expositions nord, sud, est et ouest sont correctement renseignées. Une erreur d’orientation, au même titre qu’une absence de ponts thermiques, constitue un signe fort d’un DPE approximatif ou erroné.

 

Le volume du ballon d’eau chaude est un autre point de contrôle. Une différence entre la capacité mentionnée dans le DPE et celle réellement installée entraîne un biais dans l’estimation de la consommation énergétique. Un ballon situé hors de la surface habitable ou dans un espace non chauffé, comme un garage ou une buanderie, doit être pris en compte avec précision. Une erreur dans ce paramètre fausse automatiquement la simulation thermique du logement et donc la note attribuée.

 

Dans une maison individuelle, les combles et le plancher jouent un rôle essentiel dans l’isolation thermique. L’épaisseur de l’isolant sous toiture doit être conforme à ce qui est renseigné dans le DPE. Un simple coup d’œil dans les combles permet d’évaluer l’adéquation entre le rapport et la réalité. La structure du plancher, avec ou sans remplissage isolant, influence également le confort thermique du logement. Une sous-estimation de ces éléments peut conduire à une évaluation erronée des besoins en chauffage et des pertes thermiques.

 

La surface de référence prise en compte dans le DPE doit être scrupuleusement vérifiée. Une erreur sur cette donnée fausse entièrement la consommation énergétique estimée. Un simple comparatif avec les documents cadastraux ou l’acte de propriété permet d’identifier une éventuelle incohérence. Un bien sous-évalué ou surévalué dans sa superficie affichera un DPE artificiellement amélioré ou dégradé.

 

La qualité du vitrage et la présence de gaz rare influencent directement l’isolation thermique des ouvertures. Un double vitrage rempli d’argon ou de krypton améliore considérablement les performances énergétiques par rapport à un simple vitrage classique. Une vérification du type de fenêtres installées et de leur épaisseur permet de s’assurer que ces informations sont correctement prises en compte dans le DPE. Un vitrage mal renseigné fausse la transmission thermique globale et peut modifier la classe énergétique attribuée au logement.

 

Les volets jouent un rôle déterminant dans la conservation de la chaleur. Une fenêtre en PVC est généralement mieux isolée qu’une fenêtre en bois ou en métal, mais l’ajout de volets battants ou roulants améliore encore davantage l’efficacité thermique. Une absence de prise en compte de ces équipements dans le DPE peut indiquer une évaluation incomplète du logement.

 

L’année de construction d’un bien détermine en grande partie les standards d’isolation appliqués au moment de sa conception. Une erreur dans la date de construction entraîne un choix inadapté des valeurs par défaut utilisées pour modéliser l’isolation thermique. Un logement des années 1970 ne bénéficie pas des mêmes normes qu’une maison récente, et une mauvaise année de référence peut impacter fortement la performance énergétique affichée.

 

Les masques lointains doivent également être intégrés dans le calcul du DPE. Un obstacle naturel ou construit, comme une haie haute, un immeuble voisin ou un mur, réduit les apports solaires en hiver et limite le réchauffement naturel du logement. Une absence de ces éléments dans le rapport peut induire une erreur de 2 à 3 kWh/m²/an dans l’estimation des besoins en chauffage.

 

L’isolation du réseau de chauffage est un paramètre souvent mal renseigné. Certains diagnostics indiquent un réseau isolé alors qu’il ne l’est pas en réalité. Une vérification visuelle des conduits de chauffage permet de s’assurer que cette donnée est correcte et que le DPE reflète bien la performance thermique du logement.

 

Un DPE mal réalisé peut entraîner une surestimation ou une sous-estimation de la consommation énergétique d’un bien. Une analyse rigoureuse des murs, fenêtres, ponts thermiques, surfaces et équipements permet de détecter les erreurs éventuelles. Avant d’acheter un logement, ces vérifications garantissent que le DPE correspond bien à la réalité et qu’il ne repose pas sur des approximations susceptibles de fausser la prise de décision.

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